Repulp : des tasses fabriquées à partir de déchets d’oranges

Ils créent des tasses à partir de déchets d'agrumes

Victoria Lièvre et Luc Fischer, deux jeunes entrepreneurs, ont développé des tasses végétales. Leur particularité ? Elles sont à base de déchets d’agrumes issus de l’industrie du jus de fruits.

Avec la pomme et la banane, l’orange fait partie des fruits les plus consommés en France. Nous dégustons chacun près de 25 kilos d’agrumes par an. Et nous faisons bien puisque l’orange est excellente pour la santé. Elle est pauvre en calories, gorgée en vitamine C et riche en minéraux. Selon Interfel, un seul fruit permet de couvrir pratiquement l’apport journalier recommandé ! Le seul hic avec l’orange ? Sa peau. Croquée ou pressée, elle laisse derrière elle des déchets. À la maison, on peut utiliser les écorces pour désodoriser son four ou faire un pot-pourri. On peut aussi les récupérer pour faire des orangettes et des confitures. Il existe de nombreuses astuces anti-gaspi ! Pour les industriels qui produisent du jus d’orange, c’est une autre histoire. Une fois pressées, les oranges partent directement à la poubelle. Et il n’y a pas que la peau qui est jetée. Pépins, endocarpe (fibre blanche séparant les quartiers) … « Dans une production de jus d’orange, 50 % du fruit par au rebut », nous explique Victoria Lièvre.

Repulp, des cups à base de déchets d’agrumes

Comment lutter contre ce gâchis ? Cette jeune diplômée en design d’objet et son associé Luc Fischer ont trouvé une solution : utiliser ces déchets pour en faire de la vaisselle, des « cups » végétales. Ensemble, ils ont développé un nouveau matériau créé à partir de ces restes, Repulp.

Pour concevoir leurs tasses, Victoria et Luc ont noué un partenariat avec Kookabarra, une entreprise de jus de fruits frais pressés, basée dans le Vaucluse. « Nous récupérons tous ses déchets – la peau, les pépins, l’endocarpe – et nous les transformons en additionnant plusieurs compléments issus de plantes et de bactéries », précise Victoria. Dans la recette, pas de colorants artificiels. La couleur des tasses vient des oranges utilisées. Des agrumes cultivés dans le bassin méditerranéen ! « Il était important pour nous d’être le plus local possible. Nous n’utilisons pas des oranges du Brésil. Notre partenaire se fournit en France, en Espagne ou en Italie. »

Des tasses durables

Naturelles, les cups sont lavables en machine et « résistent aux chocs et à la chaleur », assure Victoria. On peut les utiliser pour boire son thé ou son café. Elles sont empilables (pratique si on a une petite cuisine ou si on veut faire un pique-nique) et légères. Pour une tasse de 250 ml, comptez environ 100 grammes. Enfin, elles sont compostables. Mais attention, uniquement de façon industrielle. « Le matériau est compostable dans un compost domestique mais la tasse, elle, doit passer en compost industriel. »

Victoria et Luc envisagent de développer d’autres objets comme des assiettes, et d’utiliser d’autres agrumes (citrons, clémentines, pamplemousses). Mais avant, le duo doit réussir sa campagne de crowdfunding lancée sur la plateforme KissKissBankBank. Celle-ci se termine le 16 mars prochain. Pour financer leur projet et lancer une première production, les deux entrepreneurs ont besoin de 8 000 euros.

Repulp est une belle initiative. Pour en savoir plus et soutenir Victoria et Luc, rendez-vous sur KissKissBankBank.

Luc Fischer et Victoria Lièvre, les fondateurs de Repulp

Marine Vautrin

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