Billi London : les collants « qui se biodégradent en un temps record »

Billi London : les collants « qui se biodégradent en un temps record »

Avec Billi London, Sophie Billi-Hardwick et Marie Bouhier veulent secouer l’industrie du collant obsolète et néfaste pour l’environnement. Ces deux Françaises basées à Londres ont créé des collants qui se biodégradent en moins de cinq ans, au lieu de 40 à 100 ans pour les traditionnels.

Qu’ils soient noirs, couleur chair ou à motifs, les collants font partie des accessoires incontournables de notre garde-robe. On aime les porter, les afficher sur nos jolies gambettes. Mais les collants ont une durée de vie très limitée. Ils se filent après seulement quelques utilisations. Une bague ou un ongle qui s’accroche dans une maille, le dessous d’une table mal poncé, un enfilage trop rapide… Nous avons toutes connu ces mésaventures.

Que faire de ses collants filés ? On peut les réutiliser et les déposer dans un point de collecte dédié. Attention toutefois, les collants ne seront pas recyclés. « Malheureusement, il n’est pas encore possible de produire de nouveaux collants à partir d’anciens collants car la technologie pour séparer le nylon de l’élasthanne n’existe pas sur le marché. Leur structure chimique est trop similaire », nous explique Marie Bouhier. Ils seront incinérés mais feront au moins l’objet d’une valorisation. Ils seront valorisés en combustibles solides de récupération ou en incinération énergétique (pour en faire de la chaleur).

Mais avouons-le, qui dépose systématiquement ses collants usagés dans un point de collecte ? Pas tout le monde. Ils finissent souvent à la poubelle ! Selon une enquête de l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) publiée en 2018, deux tiers des porteurs de collants les jettent aux ordures : « À raison d’une moyenne de 55 grammes chacun, les collants représentent en moyenne plus de 7 315 tonnes de déchets par an. Rapporté aux quelque huit milliards de paires vendues dans le monde chaque année, nous nous retrouvons devant des montagnes de déchets non recyclables, qui mettent des décennies à se décomposer. »

Billi London : les collants biodégradables

Sophie Billi-Hardwick et Marie Bouhier, deux adeptes des collants, ont décidé de s’attaquer à ce problème. Ces deux jeunes femmes, installées à Londres, ont créé leur propre marque de collants baptisée Billi London. Ce qu’elles proposent : des collants « qui se biodégradent en un temps record », soit en moins de cinq ans !

Comment est-ce possible ? « Notre fournisseur a travaillé sur la structure chimique du nylon et a réussi à la transformer. Ainsi, lorsque le collant se retrouvera dans un univers anaérobique, c’est-à-dire en déchetterie, il attirera des micro-organismes qui viendront le grignoter et le faire disparaître », explique Marie. Leurs collants ne sont pas compostables. Ils se biodégradent uniquement dans cet environnement particulier.  « En réalité, nos collants peuvent se biodégrader en moins d’un an. Nous ne pouvons cependant pas encore officiellement le dire car nous n’avons pas encore eu le certificat officiel des laboratoires. Des tests plus poussés doivent être effectués », ajoute Sophie. Leur ambition à long terme : devenir la première marque de collants zéro déchet.

Sophie et Marie ne proposent pas le remède miracle contre la pollution des collants, mais apportent une solution. « Nous incitons bien sûr les personnes à mettre leurs paires filées dans un bac de collecte, mais si jamais elles n’en ont pas près de chez elles ou si elles ont la flemme, elles pourront le jeter dans leur poubelle normale sans problème. Leurs collants se biodégraderont en moins de cinq ans et non plus en 40 ans ou 100 ans », souligne Sophie.

Des collants agréables à porter

Les collants Billi London sont made in Italie. « Étant toutes les deux françaises, on a cherché un fournisseur français. Mais rapidement, l’excellence mondiale du textile italien et son savoir-faire nous ont conduites vers un fournisseur outre-Alpes exceptionnel. » Leurs collants sont résistants ; elles assurent utiliser « la meilleure qualité qui puisse exister sur le marché ». Mais un collant qui ne se file pas n’existe pas préviennent-elles. « Pour qu’un collant dure dans le temps, il faut surtout en prendre soin, comme on le fait avec un pull en cachemire ou une petite robe en soie. Nous donnerons de nombreux outils et astuces pour allonger leur durée de vie »

Outre la qualité, le duo a aussi pensé au confort de leurs collants « pour que les femmes puissent de nouveau chérir ces accessoires ». Conçus pour toutes les morphologies, ils sont dotés d’une ceinture sans couture. Adieu les collants qui font mal au ventre et qui laissent des marques sur le bidou en fin de journée. Idem du côté de l’entrejambe : pas de coutures qui grattent !  « Nous avons fait tester nos prototypes à plusieurs femmes et leurs retours ont tous été positifs », confie Marie.

Une campagne de crowdfunding

Sophie et Marie ont lancé vendredi 15 mai 2020 une campagne de financement participatif sur Ulule. Leurs pièces seront proposées en pré-commande pendant 30 jours uniquement. Prix ? À partir de 23 euros. Les deux jeunes femmes, âgées respectivement de 32 et 26 ans, commercialisent également une box bimestrielle dans laquelle on peut retrouver deux paires de collants : une unie et une autre à motifs (avec coutures).

Les collants seront livrés en septembre prochain « si tout va bien », et expédiés depuis Londres ou l’Italie. « Tout dépendra de la situation. Les négociations du Brexit détermineront notre stratégie finale. Nous sommes préparées à toute éventualité », assure Sophie.

Des collants confortables, de qualité et qui se biodégradent en moins de cinq ans, on dit oui ! Billi London est une belle marque à découvrir et à soutenir. Pour en savoir plus : billi-london.com

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Sophie Billi-Hardwick et Marie Bouhier, cofondatrices Billi London

Marine Vautrin

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Commentaires

1 662 commmentaires
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