So What Jewelry : des bijoux éthiques made in Paris

Marine Baris a créé fin 2018 sa propre marque de bijoux, So What Jewelry. Bagues, boucles d’oreilles, bracelets… Ses pièces sont fabriquées à la main à Paris avec des matériaux éthiques.

Conscients des dégâts environnementaux et sociaux causés par l’industrie textile, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir privilégier des marques respectueuses de l’Homme et de la planète. Nous faisons attention aux matières utilisées dans les vêtements, à leur origine et aux modes de production. Mais qu’en est-il de nos bijoux ? L’impact environnemental et humain de l’extraction des ressources naturelles (métaux, pierres précieuses) est aussi très lourd : utilisation de grandes quantités d’eau, de mercure et de cyanure pour l’or, activités minières qui portent atteinte aux droits de l’homme, salaires misérables, travail des enfants, etc. L’univers de la joaillerie n’est pas si glamour et nous avons tendance à l’oublier. Nous achetons des bagues ou des boucles d’oreilles sans vraiment prendre conscience des impacts générés. C’est d’ailleurs ce que faisait Marine Baris : « Je faisais attention à ma façon de consommer, à mes vêtements mais pas à mes bijoux », nous explique-t-elle.

Poussée par l’envie d’entreprendre et la volonté de faire bouger les choses, elle a alors décidé de quitter son poste en Allemagne dans les cosmétiques pour créer So What Jewelry, une marque de bijoux éthiques. Mais se lancer dans une telle aventure, à son échelle, ne fut pas chose aisée. « La filière est très opaque. Il est difficile de trouver des matières premières dont on connaît l’origine et les conditions dans lesquelles elles ont été extraites », confie-t-elle. Produire éthique n’est pas simple, même avec les meilleures intentions. « On peut se tourner vers des labels mais c’est assez compliqué. On ne peut pas toujours les utiliser. »

De l’argent éthique et des pierres tracées

À force de persévérance et de belles rencontres, Marine Baris a toutefois réussi à trouver ce qu’elle cherchait. Pour ses bijoux, la jeune entrepreneure utilise notamment des pierres naturelles venant des États-Unis (Oregon sun stones), des saphirs provenant d’une coopérative au Vietnam et de l’argent certifié éthique du Pérou. « J’achète cet argent à quelqu’un qui travaille avec la mine Sotrami. Ici les mineurs ont des salaires plus élevés et travaillent dans de bonnes conditions. La mine est régulièrement auditée pour vérifier qu’il n’y ait pas de travail infantile », précise-t-elle. L’une des collections de So What Jewelry, baptisée La Base, est confectionnée uniquement avec cet argent. La seule à pouvoir afficher une traçabilité totale. Pour les autres bijoux, Marine sollicite un fondeur et ne peut encore assurer la provenance de l’argent utilisé.  « Je sculpte le modèle dans de la cire, il fait un moule et coule de l’argent qu’il achète lui-même. Je ne connais pas son origine mais le fondeur avec qui je travaille est très consciencieux. »

Marine le concède, elle n’est pas parfaite. D’où le nom de sa marque So What (Et alors, en français). « Je suis obligée de faire quelques concessions mais je les considère comme temporaires, explique-t-elle. Je souhaite m’améliorer et je suis toujours à la recherche de solutions pour produire le plus responsable possible. » La fondatrice de So What Jewelry aimerait par exemple passer par un fondeur qui utiliserait de l’argent recyclé ou bien récupérer d’anciens bijoux pour en faire de nouveaux. Pour fabriquer ses pièces, elle essaye de réduire au maximum l’utilisation de produits chimiques.

Ses bijoux sont tous faits main dans son petit atelier situé dans le XVe arrondissement de Paris. Installée depuis juin 2019, elle y confectionne et imagine ses prochains modèles selon ses envies et humeurs. Deux collections sont actuellement commercialisées sur son site : La Base et Urban Tribes. Une troisième, nommée « Le Douanier Rousseau », sera bientôt dévoilée. Confectionnée de manière artisanale, chaque pièce se veut unique. Les boucles d’oreilles, les bagues et les bracelets présentés ne sont pas tous identiques. Pour l’heure, la créatrice utilise essentiellement de l’argent mais envisage de travailler l’or l’année prochaine pour concevoir des bagues de fiançailles et des alliances notamment.

Les bijoux éthiques de Marine sont disponibles sur sowhatjewelry.fr. Pour une paire de boucles, comptez environ 80 euros. Ces derniers sont livrés dans un pochon en coton bio et un petit pot en papier kraft provenant de forêts gérées durablement. Réutilisable, l’écrin est rempli de fleurs de lavande biologiques que l’on peut mettre dans son placard pour parfumer et éloigner les mites de ses vêtements… éthiques !

So What Jewelry : des bijoux éthiques made in Paris
Marine Baris, la fondatrice de So What Jewelry, dans son atelier parisien
Crédits : by Victoria & Joy
So What Jewelry : des bijoux éthiques made in Paris
Crédits : By Victoria & Joy
So What Jewelry : des bijoux éthiques made in Paris
Crédits : By Victoria & Joy

Marine Vautrin

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