Gaspillage alimentaire : trois solutions innovantes

Un autocollant qui allonge la durée de vie des fruits et légumes, un papier qui ralentit le processus de maturation… Certaines startups ont mis au point des solutions innovantes pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

Le gaspillage alimentaire est un véritable fléau. En France, chaque personne jette en moyenne 29 kilos de nourriture par an, dont 7 kilos d’aliments encore emballés. Mais les consommateurs ne sont pas les seuls concernés. Le gaspillage s’observe à tous les stades de la chaîne alimentaire : production, transformation, transport, distribution, etc. Selon le dernier rapport de l’agence mondiale pour l’alimentation des Nations unies (FAO) publié lundi 14 octobre 2019, près de 14% de la nourriture mondiale est perdue après la récolte et avant d’atteindre l’étape de la vente. Ce gaspillage concerne principalement les fruits et légumes. Ces denrées sont en effet très fragiles. Elles s’abîment et se détériorent à vitesse grand V. Pour contrer ce problème, il existe toutefois des méthodes de conservation comme la réfrigération, mais ces dernières sont extrêmement coûteuses, pas toujours viables, et peuvent détériorer l’aspect nutritif et gustatif des produits.

Certaines startups se sont alors creusé les méninges pour trouver une solution à ce gaspillage. Pastille, « pansement », papier … Voici trois innovations développées ces dernières années.

Stixfresh, le sticker qui allonge la durée de vie des fruits

La société malaisienne Stixfresh a mis au point un autocollant qui permettrait de conserver les fruits plus longtemps. Cette petite étiquette ralentirait le processus de maturation. Recouverte d’un mélange de chlorure de sodium (sel) et de cire d’abeille, elle supprimerait l’éthylène qui fait naturellement mûrir les fruits, tout en les gardant frais et juteux. Avec cet autocollant, ils gagneraient près de deux semaines supplémentaires. Son autre atout : le sticker serait comestible. Totalement naturels, « les autocollants Stixfresh sont si sûrs que vous pouvez les manger », affirme la société sur son site. Pour l’heure, l’étiquette ne peut être apposée que sur certains fruits comme des pommes, des poires, des avocats, des kiwis ou encore des mangues. Les légumes ne sont pas concernés mais la jeune pousse, fondée par Zhafri Zainudin, y travaille.

Stixfresh

Apeel Sciences : une « seconde peau » protectrice

Lancée en 2012 par James Rogers et soutenue par la Fondation Bill & Miranda Gates, l’entreprise américaine Apeel Sciences a mis au point une pellicule invisible qui prolonge la durée de vie des fruits et légumes. Cette « seconde peau » ou « pansement » conserverait l’humidité des produits et empêcherait l’oxygène de pénétrer. Totalement naturelle et comestible, elle est composée « de matières d’origine végétale – lipides et glycérolipides – présentes dans les pelures, les graines et la pulpe d’autres fruits et légumes », explique Apeel Sciences sur son site. La pellicule peut être appliquée sur les produits par vaporisation (en spray), par immersion ou au pinceau. Grâce à cette dernière, les fruits et légumes resteraient frais deux fois plus longtemps. Un citron pourrait tenir jusqu’à 54 jours. Un avocat : un mois ! Apeel Sciences travaille actuellement avec des producteurs d’avocats, de citrons et d’asperges, et commercialisent ces fruits et légumes estampillés Apeel dans certains magasins américains.

Apeel Sciences

FreshPaper, le papier anti-gaspi

Lutter contre le gaspillage alimentaire avec du papier, c’est ce que propose l’entreprise américaine FreshGlow (anciennement Fenugreen), fondée par Kavita Shukla. Cette dernière a mis au point un papier biodégradable qui conserverait les fruits et légumes deux à quatre fois plus longtemps. Baptisé « FreshPaper », celui-ci est infusé d’épices organiques, des ingrédients qui ralentiraient le développement des bactéries et ainsi le processus de maturation des produits. La créatrice a eu l’idée de ce papier lors d’un voyage en Inde. Alors qu’elle rendait visite à sa grand-mère, elle explique sur son site avoir utilisé l’eau du robinet pour se brosser les dents. Pour éviter qu’elle ne tombe malade, sa grand-mère lui concocte alors un thé à base de diverses épices. Un remède qui a fait ses preuves. De retour aux États-Unis, elle étudie de plus près ces fameuses épices et découvre qu’elles peuvent aussi conserver les fruits et légumes. Elles stopperaient la prolifération bactérienne et les moisissures. Kavita Shukla commercialise ses papiers imbibés dans plusieurs magasins aux États-Unis mais aussi sur sa boutique en ligne.  Recyclables et compostables, les feuilles peuvent être placées dans une corbeille de fruits, dans le bac à légumes du réfrigérateur, etc. Destinés aux particuliers, les FreshPaper sont aussi commercialisés pour les producteurs et distributeurs.

FreshPaper / Facebook

Marine Vautrin

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