Souvenirs : les boutiques des musées boudent le made in France
Dans les boutiques officielles des musées, rares sont les produits made in France. Selon une enquête de la FIMIF (Fédération Indépendante du Made in France), seule 22% de l’offre proposée est de fabrication française.
Avec près de 90 millions de visiteurs étrangers en 2018, la France est la première destination touristique mondiale. Il faut dire que notre pays possède un patrimoine culturel exceptionnel. Les touristes affluent du monde entier pour découvrir le Louvre, la Tour Eiffel, le Mont Saint-Michel ou encore le Château de Versailles. Ce tourisme est une aubaine, surtout pour les musées et leurs boutiques officielles dans lesquelles les touristes peuvent acheter de nombreux produits dérivés. Mais ces derniers sont-ils fabriqués en France ? « Cette activité culturelle majeure profite-t-elle aux producteurs, artisans et salariés français ? », s’est questionné la FIMIF (Fédération Indépendante du Made in France). Pas vraiment. Seuls 22% des articles vendus dans les boutiques sont tricolores ! En 2016, ce chiffre atteignait les 30%. Le made in France régresse d’année en année.
Bonnet d’âne pour le Mont-Saint-Michel
Pour son enquête publiée en mai dernier, la FIMIF s’est rendue dans 13 boutiques « représentant à elles seules la moitié du nombre total des entrées dans les musées du France ». Le plus mauvais élève ? Le Mont-Saint-Michel avec une proposition made in France de 8 %. L’espace de vente du musée de l’Armée et du Quai Branly n’offrent, eux, que 16% et 6% de produits bleu blanc rouge aux visiteurs. Les boutiques du Musée du Luxembourg, du Château de Versailles et du Louvre figurent parmi les bons élèves avec une offre respective de 45%, 33% et 32%. Mais nous sommes loin des chiffres de 2016. Les boutiques du Musée du Luxembourg et du Château de Versailles atteignaient les 63 et 47% !
Parmi les produits vendus, les coussins et les boules à neige sont majoritairement fabriqués en France. Idem pour les articles dits « haut de gamme » comme la vaisselle. « On retrouve de grands noms de notre patrimoine artisanal et industriel, tels que la porcelaine de Limoges avec la marque Bernardaud, la porcelaine de Gien, ou encore les soieries Brochier », précise la FIMIF, qui n’a toutefois trouvé qu’un seul exemplaire de tee-shirt de fabrication française ! Quant aux articles à bas prix (porte-clefs, peluches, etc.), ces derniers sont pour la plupart fabriqués à l’étranger, principalement en Asie. « L’offre Made in France existe pourtant pour ces produits », déplore la Fédération.
Des drapeaux tricolores sur les produits étrangers
Mais l’origine des produits dérivés n’est pas toujours transparente. Lors de son enquête, la FIMIF a constaté dans plusieurs musées « des pratiques visant à masquer une origine de production exotique, les étiquettes du musée masquant l’indication de provenance inscrite sur le produit ». Pire, la Fédération a découvert des cas de tromperie ! Certaines marques apposent un drapeau français sur leurs produits alors que ces derniers n’ont pas du tout été faits en France.
« Fort de ce constat, la question d’un autre modèle pour les musées se pose », estime la FIMIF. « La France inspire le monde de par son art, mais ne propose que très peu d’articles provenant de ses usines. Les commandes de ces boutiques assureraient des débouchés considérables à nos entreprises. »
La Fédération Indépendante du Made in France espère que la tendance s’inversera. La France possède, en plus d’un patrimoine culturel incroyable, un savoir-faire inégalable. Pour le moment, les étrangers venant admirer nos musées et sites achètent en grande partie des produits fabriqués souvent dans leur propre pays. Dommage.
Retrouvez l’enquête complète de la FIMIF ici.